Cécile Duflot revient en première ligne à l’Assemblée

Les Echos, 7 octobre 2015 –

La députée de Paris devient co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, aux côtés de Barbara Pompili.

Les écologistes ont enfin trouvé une solution pour la gouvernance de leur groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, mise à mal par la crise qui secoue Europe écologie-Les Verts (EELV) depuis la fin de l’été. Cécile Duflot, ancienne secrétaire nationale du parti, va prendre la co-présidence du groupe au Palais-Bourbon. Elle va remplacer François de Rugy, qui a quitté la formation écologiste fin août, tandis que Barbara Pompili, autre démissionnaire d’EELV, va conserver ses fonctions de co-présidente.

Cette nomination doit être validée la semaine prochaine par les députés écologistes. Il aura fallu plusieurs semaines de négociations entre les deux camps – les démissionnaires du parti, favorables à une entrée au gouvernement et les tenants d’une ligne de rupture avec l’exécutif, effective depuis leur départ du gouvernement en mars 2014 – pour se mettre d’accord.

« Redonner du souffle à ce groupe malade de ses divisions »

Les 18 députés EELV et apparentés sont répartis à égalité entre les deux lignes. « Je me satisfais de ce choix. Cela peut contribuer à redonner du souffle à ce groupe qui était malade de ses divisions », estime le député Noël Mamère, qui a quitté le parti en septembre 2013 mais siège encore au sein du groupe. Noël Mamère avait été pressenti pour prendre cette co-présidence, mais a préféré décliner, rendant l’élection de Cécile Duflot inéluctable. La semaine dernière, il l’avait même appelée à «  remettre les mains dans le cambouis » . Les Verts sauvent l’essentiel : le maintien de leur groupe à l’Assemblée nationale, et tous les avantages qui vont avec et un mode de fonctionnement clarifié compte tenu de leurs divisions.

« Depuis plusieurs mois, elle voulait se distancer de l’appareil politique, du parti comme du groupe. Mais au regard des enjeux, notamment de la conférence sur le climat (en décembre) et des départs orchestrés d’EELV, elle s’est dit : Ai-je vraiment le choix? », a déclaré une source proche de Cécile Duflot à l’AFP.

Ambitions présidentielles

Cette élection signe aussi le grand retour aux responsabilités de la députée de Paris, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles. « La présidentielle est un marathon. Et comme on ne court pas un marathon sans faire de footing, je me prépare », a-t-elle déclaré dans la dernière édition du « Journal du dimanche ». Le prochain congrès d’EELV aura lieu au deuxième trimestre 2016 et pourrait marquer une nouvelle étape dans le retour de Cécile Duflot dans la perspective de 2017.

Une hypothèse écartée par ses proches. « Sa logique n’est pas de revenir dans une logique d’appareil », plaide David Cormand, secrétaire national adjoint d’EELV et proche de l’ancienne ministre du Logement.

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