Le littoral antillais est envahi par les algues sargasses

M. Noël Mamère alerte Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur l’invasion des îles de l’arc antillais par les algues sargasses. Depuis 2011, une collectivité d’outre-mer (Saint-Martin) et trois départements et régions d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane et Martinique) voient des marées d’algues brunes dériver et échouer sur leurs plages. Ces arrivées massives ont des effets non négligeables sur la pêche et le tourisme, deux sources de revenus primordiales de ces territoires. En effet, l’activité des pêcheurs locaux est gênée à proximité de ces marées d’algues, qui de plus éloignent certaines espèces marines. La direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Guadeloupe a également observé la mortalité de certaines espèces marines aux abords des plages affectées et la difficulté rencontrée par les bébés tortues d’émerger sur les plages. En outre, les sargasses échouées sur les plages se dégradent, engendrant l’apparition d’hydrogène sulfuré, gaz très odorant qui fait fuir les locaux comme les touristes. Des problèmes sanitaires sont également avérés, ce gaz pouvant entraîner l’irritation des muqueuses, des démangeaisons de la gorge, des maux de tête, vomissements et difficultés respiratoire, voire, au-delà d’un certain seuil d’inhalation (équivalent à 100 ppm), des comas. Si selon les agences régionales de santé (ARS), le seuil d’un ppm n’a jamais été dépassé, les médecins sur place signalent des consultations liées aux effets de ces algues et l’ARS est amenée parfois à ordonner la fermeture de plages. Le phénomène n’a cessé de s’amplifier année après année. L’État français a donc mis en place des plans d’urgence, notamment en supportant le coût du nettoyage des plages et en organisant un système de surveillance de ces marées en pleine mer. Toutefois, les fonds versés à ces collectivités ne suffisent pas, selon les élus locaux, à compenser l’ensemble des pertes subies. Il lui demande ainsi de bien vouloir réévaluer le montant de ces fonds en concertation avec les acteurs des secteurs de la pêche et du tourisme, voire de réétudier l’opportunité de déclarer l’état de catastrophe naturelle. De plus, il souhaite que le traitement de ces algues soit effectué dans une optique de compostage et de recyclage des sargasses en bioplastiques et biomasses.

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