Les écolos à l’Assemblée : rester ensemble, mais comment?
Le JDD, 15 septembre 2015 –
DOCUMENT – Mardi, les députés écologistes se retrouvaient en réunion de groupe à l’Assemblée nationale. Une première depuis la vague de départs, notamment de François de Rugy. Tous veulent le maintien du groupe, mais son fonctionnement n’a pas encore été décidé. Après le protocole des co-présidents, l’autre partie des députés fait elle aussi une proposition, que publie leJDD.fr.
Il est le premier à passer salle des Quatre colonnes. « Ce n’est pas aujourd’hui que vous aurez la fumée blanche », lance Noël Mamère aux journalistes présents mardi à l’Assemblée nationale pour suivre le nouvel épisode de la guerre interne chez EELV. Mais déjà le député précise que la majorité est « d’accord pour dire qu’il faut maintenir le groupe ». Reste désormais à en définir le fonctionnement, alors que deux lignes stratégiques existent depuis la sortie du gouvernement en avril 2014. « On va essayer de faire preuve d’intelligence collective et politique », précise-t-il, préférant parler « d’instinct de survie » plutôt que d’optimisme.
Quelques mètres plus loin, François de Rugy – qui a récemment quitté le parti – et Barbara Pompili confirment le souhait de chacun de « pérenniser » le groupe écologiste. Mardi matin, quinze des 18 élus étaient présents, à l’exception de Jean-Louis Roumégas, Véronique Massonneau et Paul Molac. « Nous avons décidé de travailler sans précipitation à quelques-uns sur un mode de fonctionnement », précise le co-président. Un poste qu’il devrait conserver jusqu’à la mise en place d’un « modus vivendi (un accord ne lésant aucune des parties) partagé et opérationnel ».
Un groupe de travail pour parler du fonctionnement
Un groupe de quatre personnes va donc se réunir dès la semaine prochaine pour évoquer les possibilités : il s’agit de François de Rugy et Barbara Pompili d’un côté, et de Jean-Louis Roumégas et Danielle Auroi de l’autre. L’objectif? « Parvenir à un compromis. Remettre les choses à plat sans nous voler dans les plumes », affirme cette dernière.
Sur quelles bases se fera ce compromis? Début septembre, les deux co-présidents de groupe avaient proposé un « protocole de fonctionnement » formalisant « l’existence de deux composantes » : avec partage du temps de parole et des questions au gouvernement, liberté de vote… « Il est illusoire de croire qu’à travers un groupe technique, on puisse codifier la guerre », réagissait alors Sergio Coronado. « Un groupe technique, on en a connu. Ça c’est non, ça ne peut pas fonctionner », renchérit mardi Danielle Auroi, tenante de la ligne anti-gouvernement.
Un président et deux vice-présidences?
Alors la partie du groupe plus critique (dont fait partie Cécile Duflot) envers l’action gouvernementale a décidé de faire par écrit une « proposition alternative »*. Dans ce texte que publie leJDD.fr, ils affirment « leur attachement au maintien d’un groupe écologiste » jusqu’à la fin de la législature et plaident pour « un fonctionnement simple et clair, sur une base consensuelle ». A savoir : une présidence unique, qui devra « servir uniquement les intérêts du groupe », ainsi que la mise en place d’un bureau « avec éventuellement deux vice-présidences ». « Le bureau se réunirait toutes les semaines et ferait un compte-rendu des décisions une fois par mois devant le groupe », peut-on également lire.