Challenges, le 12 février 2016, par Rémi Clément –

Le député-maire de Bègles est exaspéré par l’entrée d’Emmanuelle Cosse au gouvernement.

A s’en défriser la moustache. Noël Mamère s’est montré particulièrement courroucé par le remaniement ministériel vendredi 12 février et notamment l’entrée de trois écologistes au gouvernement, dont celle qui occupait jusqu’à présent le poste de secrétaire nationale d’Europe Ecologie- Les Verts, Emmanuelle Cosse. « C’est un immense gâchis. La situation du parti est tellement dramatique », affirme à Challenges le candidat des Verts à l’élection présidentielle de 2002.

Pour le député-maire de Bègles, le responsable est tout trouvé: « c’est le cabinet noir de Hollande, qui s’est acharné à diviser les écologistes pour mieux les détruire ». Depuis le mois d’août 2015 et le départ du tandem Placé-de Rugy, le parti écologiste enregistre une multiplication des défections, qui fragilise jusque ses groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat.

La désertion d’Emmanuelle Cosse, partie au ministère du Logement, suscite chez Noël Mamère « plus que de la déception, de la tristesse ». « Ce n’était pas une surprise, concède l’élu, on savait qu’elle était intéressée par cette perspective, mais… » Mais jusqu’à la semaine dernière, Emmanuelle Cosse entretenait encore le doute, peaufinant son image d’opposante au gouvernement en participant à la soirée organisée par les initiateurs de la primaire de gauche à la Bellevilloise, dans le 20e arrondissement de Paris.

« Elle critiquait aussi l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution », enfonce Noël Mamère, pour qui l’entrée d’Emmanuelle Cosse au gouvernement « continue de délégitimer la parole des politiques auprès des Français ». « Elle ne peut pas dire le jeudi le contraire de ce qu’elle dit le mardi », tance l’écologiste.