Question au Gouvernement de Paul Molac sur les dérives de l’état d’urgence
Question au Gouvernement de Paul Molac, député EELV, sur les dérives de l’état d’urgence, le 1er décembre 2015 –
« Les forces de sécurité qui sont sous ma responsabilité lorsqu’il y a des manifestations (doivent exclusivement) être mobilisées sur la lutte antiterroriste. » Bernard Cazeneuve est revenu mardi lors de la séance des questions au gouvernement sur les mesures de perquisitions administratives et d’assignation à résidence prises dans le cadre de l’état d’urgence.
Interrogé par l’écologiste Paul Molac, qui estime qu’il existe une « application trop large de certaines mesures« , le ministre de l’Intérieur en a appelé à la « responsabilité collective » face à un « niveau de menace très élevée« .
« M. Mamère qui s’agite »
« Je ne veux pas, je ne peux pas accepter que les forces de sécurité puissent prendre en charge dans l’espace public des casseurs« , a expliqué Bernard Cazeneuve, selon qui aucun « militant écologiste » n’a été assigné à résidence. « Ceux qui ont été assignés, ce sont des individus violents. »
Le ministre de l’Intérieur a rappelé que quiconque peut contester les perquisitions administratives et les assignations à résidence en « saisissant en référé » le juge administratif. « Lorsque cela a été fait, aussi bien sur les manifestations interdites que sur les assignations à résidence ou que sur les perquisitions, à chaque fois le juge s’est prononcé pour indiquer que le respect du droit a été absolu de la part de l’Etat. »
Bernard Cazeneuve a également mis en cause « l’irresponsabilité totale » de ceux qui, « sur les bancs » de l’Assemblée nationale, « acceptent » l’action des « casseurs » qui « jettent des projectiles sur des forces de l’ordre en s’en prenant à l’Etat et à ceux qui l’incarnent par l’uniforme qu’ils portent« . Le ministre de l’Intérieur a même cité nommément l’écologiste Noël Mamère, « qui s’(est) agit(é) » durant sa prise de parole.
Mamère répond à Cazeneuve
L’élu écologiste lui a répondu quelques minutes plus tard, au micro de Parlement’air, sur LCP. Il a accusé le ministre de « se défausser de ses responsabilités » : « On posait la question de ces amalgames auquel on procède sur le dos de l’état d’urgence« .
Noël Mamère assure que l’on met « dans le même sac » des terroristes et « des gens qui demandent simplement (…) à pouvoir manifester leur volonté de changement du monde au moment de la COP21« . Selon l’écologiste, Bernard Cazeneuve, qui est « tendu« , s’en prend à lui car il « fait partie des six députés qui ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence« .