Réunion sur l’urgence climatique au Tibet

Le lundi 9 décembre a eu lieu une réunion conjointe des groupes d’études sur le Tibet de l’Assemblée Nationale (dont Noël Mamère est coprésident avec Jean-Patrick Gille) et du Sénat. Ce fut l’occasion d’échanges approfondis avec Madame Dicki Chhoyang, Ministre des Affaires étrangères de l’Administration centrale tibétaine, avec Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, auteur et photographe, et Vincent Metten, président de «the International Campaign for Tibet».

Il était en effet essentiel, en marge de la COP 21, de rencontrer des acteurs de la protection du plateau du Tibet, qualifié de troisième pôle de la planète, et qui est une région du monde essentielle pour maintenir l’équilibre climatique et la préservation de l’humanité.
Tous les intervenants sont extrêmement mobilisés autour de trois questions principales. En premier lieu, la question de l’eau est centrale : les autorités chinoises ont installé de nombreux barrages sur toutes les rivières principales prenant leurs sources au plateau Tibétain. Cela entraîne des déviations de cours, qui assèchent la région et modifient l’équilibre géologique du plateau.

La question de la fonte du pergélisol du fait du réchauffement climatique, (sol gelé en permanence, pendant au moins 2 ans, et de ce fait imperméable) est aussi inquiétante. D’une part, elle est révélatrice du réchauffement climatique que connait la région. Mais d’autre part, elle participe aussi à ce réchauffement climatique : ce type de sol capte habituellement les résidus de carbone contenus dans l’air. En fondant le carbone s’en échappe, et augmente le réchauffement climatique.
Enfin, la question humaine est centrale dans cette détérioration de l’environnement au Tibet : les populations habituellement nomades sont contraintes à la sédentarisation du fait des constructions et de l’aménagement productiviste chinois. Elles perdent ainsi leurs moyens de subsistance. La pression culturelle chinoise est très forte sur les Tibétains, qui se voient encouragés à se marier avec des chinois, et à abandonner tous particularismes singuliers.

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